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Superteacha
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20 février 2007

C'est complètement insensé... Et c'est pour ça que j'y crois!

titanic_poster02

     Incroyable. Surnaturel. Inimaginable. Vous êtes vous déjà retrouvé pris dans un piège gros comme un bateau long de 270 m ? Le genre de piège qu’on voit pourtant venir aussi bien qu’un iceberg (même par une mer d’huile et par nuit noire) ? et, tout en vous laissant sombrer, non seulement vous laisser faire mais, à la limite, en redemander ?

     Hier soir, j’ai regardé, pour la première fois depuis sa titanesque sortie engloutissant tous les records d’entrée en salle, l’histoire d’un gros bateau qui coule et je me suis surpris à être entraîné dans un tourbillon de ce que certains appelleraient "mièvrerie", "foutaise" ou autres noms que je fus moi même le premier à prononcer il y a dix ans. Alors que mon choix s’était porté sur ce film surtout pour voir un gros bateau couler dans une eau glaciale et voir tout plein de gens se transformer en Mr Freeze ou (mieux !) s’éclater contre les hélices en se jetant de la poupe, je me suis laissé entraîner dans la fantastique et déchirante histoire de Rose et Jack.

     Et pourtant, je sentais les ficelles me piéger au fur et à mesure. Et vu la taille des dites ficelles, on peut même parler de câbles.

     C’est vrai, quoi : cette histoire a tout pour horripiler tout cinéphile appréciant autre chose que Steven Seagal ou Van Damme. En tout cas, la première fois que je l’ai vu, c’est ce que je me disais. Une histoire dont on connaît quand même la fin dés qu’on entend le titre (ceux qui retenaient leur respiration en espérant que la collision serait évitée de justesse vers la moitié du film n’ont jamais ouvert de livre d’histoire j’ai l’impression !), une présentation on ne peut plus manichéenne de la société du début du XXe siècle (Ouh les méchants riches ennuyeux de la 1ere classe ! Oh les gentils pauvres amusants des ponts inférieurs !), une histoire d’amour impossible qu’on ne peut rencontrer que dans les films ou les romans, des personnages caricaturaux au possible (Rose qui voudrait se rebeller mais que personne n’écoute, le vilain Cal violent et matérialiste, l’angélique Jack qui ne fait pas une seule boulette du film…) et je dois l’avouer, une certaine jalousie frustrée de voir DiCaprio aussi débordant de charme… Oui, je me disais vraiment "Heureusement qu’on voit plein de gens crever dans ce film de merde !".

     Mais j’ai quand même été englouti dans cette histoire passionnée et ai laissé couler une larme au moment de la mort (programmée pourtant) de Jack… Alors nom de dieu, POURQUOI ??? M’étais je transformé en l’une de ces copines de fac émues par cette histoire au point de payer 17 fois leur place ? (j’ai vérifié ce matin sous la douche ; c’était pas ça !)

    Et bien peut être justement parce que cette histoire est tellement tragique, intense, pure et à l’écart des convenances et des réalités, et surtout, tellement condamnée à être éphémère qu’elle ne peut qu’être touchante. Les histoires d’amour qu’on retient sont toujours celles qui finissent mal. Roméo et Juliette, Tristan et Iseult, Brad et Jennifer… Se dire qu’on vit quelque chose d’aussi fort, même si, au fond, on sait que l’issue ne peut être que tragique doit parler, sinon à chacun, au moins certains d’entre nous. J’en fais partie, désolé. Se sentir emporté par un amour qui nous fera nous dire, même si des restes de larmes nous collent encore aux joues "Elle en valait la peine…", doit donner envie de finir gelé dans l’Atlantique Nord pour qu’au moment sacré qui précède le dernier on se dise, à l’instar de Jack : "Pour que ce jour compte !", histoire de se sentir vivant même juste une minute avant le grand saut… et quand on a la chance(?) de vivre ça, autant s'en ennivrer quitte à  en saoûler les autres!

 

T104

 

     Et puis il y a ce moment de noblesse, probablement le plus beau du film, où Jack renonce à Rose et lui fait promettre d’être heureuse une fois qu’il sera parti. Bien sûr, à ce moment du film, Jack se sait condamné. Les cyniques (ou les réalistes) diront « Ouais forcément, c’est un peu facile ; il va pas lui dire de geler avec lui ou exiger d’elle qu’elle porte le deuil toute sa vie ». Mais même dans la réalité, on peut rencontrer des personnes si riches qu’on peut les voir continuer de vivre sans qu’on fasse partie de leur bien être pour autant. Qu’on me présente plus belle preuve d’amour que celle qui nous fait accepter que le prix du bonheur de celle qu’on aime soit qu’on en sera absent ? Quel sentiment plus fort que celui de trouver un bijou si beau et si pur qu’on soit prêt à le voir continuer de briller au cou d’un autre, du moment qu’il brille ?

     Alors je dois être un romantique à deux balles. Ou un crétin. (J’en entends même hurler TARLOUZE !!!) Mais des histoires comme ça, en fait, ça me parle drôlement !

PS : Ce soir, je me regarde la trilogie Fast and Furious. Les ficelles étant au moins aussi grosses, y a pas de raison que ça me parle pas, si ?…

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Commentaires
T
- les bateaux qui coulent, c'est pourri<br /> - les gens qui s'aiment et qui meurent l'un pour l'autre c'est pourri (car je hais les couples qui...blablabla)<br /> - j'aime les icebergs, c'est beau...<br /> - Mais que fait Di Caprio dans ce film...alors qu'il a plus sa place dans un bon Scorcese...
M
Y a Van damme, dans ce film, au moins?
A
moi aussi j'ai pleuré... mais bon je suis une fille!
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