To yacht or not to yacht?...
J'ai découvert avec
un intérêt mélé de perplexité ce matin qu'une partie de la classe
politique s'insurgeait violemment des vacances de notre presque (faut
attendre le 16 mai) président bien aimé. J'ignore encore si c'est la
nuit de 4h de sommeil que je venais de vivre (en 3 fois en plus!), mais
j'avoue avoir du mal à vraiment comprendre.
Bon, avant que je me fasse traiter de salaud de droite, je tiens à
préciser que je ne porte pas Nicolas Sarkozy dans mon coeur. Du tout.
Apres tout, je suis prof, donc un sale gauchiste qui lit Libé, ne jure
que par les syndicats et roule en
Skoda-la-voiture-du-communiste-qui-veut-pas-rouler-en-Lada-faut-pas-déconner-non-plus.
Mais, en plus de me résoudre à accepter le choix des Français et
attendre les mesures prises par le nouveau président avant de critiquer
(ou applaudir, on sait jamais...), je me dis qu'après tout, Sarkozy
n'est pas encore président, n'est plus ministre et que par conséquent,
il a le droit de prendre quelques jours de vacances ou il veut et que,
s'il a la chance d'avoir des potes pétés de thunes qui lui pretent leur
yacht, ben, tant mieux pour lui! Moi, quand ma tante a prété les clés
de son mobile home de l'Ile d'Oléron à mes parents, personne a gueulé.
(Enfin, si, nous, parce que le camping était un peu pourrave, en fait.)
Il est clair qu'il convient de savoir si: 1/ Le cout de
ces vacances ne passe pas sur un budget public 2/ si son cher ami ne va
pas bénéficier d'un quelconque coup de pouce en remerciement (un peu
comme quand les dirigeants d'Enron ont été remerciés de leur
contribution à la campagne de Bush en 2000 par des non lieux lors de la
plus grande arnaque de l'histoire de l'économie américaine). Il est
tout aussi clair que de telles vacances peuvent etre mal perçues par la
"France d'en bas" (putain, je lui pardonnerai jamais cette phrase, à
Raffarin!) Mais s'insurger pour ça avec une telle force, ça laisse
présager des mois qui vont suivre. Comme j'ai dit, j'attends de voir
avant de critiquer, mais je redoute une opposition (au fait, leurs
guerres de succession se terminent quand? qu'on sache quand on en aura
une...) et des syndicats (des vrais; ceux qui se soucient des
travailleurs, pas de leur impact politique) qui vont gueuler tout de
suite à la moindre mesure, sans réfléchir si ça vaut le coup de
gueuler, créant de fait un climat de rale permanente. Et lorsqu'une
mesure mettra réellement en cause des acquis sociaux importants ou des
libertés fondamentales, les protestations seront noyées dans la masse
et auront perdu toute crédibilité. Trop de rale tue la rale!!!
Demander des comptes ou trouver certaines choses peu
adroites, oui. Mais quand on vient de vivre une campagne présidentielle
ou tous les candidats ont mis en avant que la France était méchamment
mal barrée, faudrait tout de meme protester sur les choses importantes,
et pas sur 3 jours de vacances de riche!