Misère...
On trouve toutes sortes de gens dans ma rue, et beaucoup de gens
de classes sociales qu'on pourrait qualifier de défavorisées. Je me
garderai de juger leur comportement social plus que douteux ou leurs
gouts, mais je m'attarderai sur un de ceux ci qui réside en la
personnalisation...hummmm, originale, de leurs véhicules motorisés.
Je vis donc il y a quelques semaines l'un de ces voisins
descendre du siège passager d'une belle voiture violet métalisé qui
devait pas être dans le catalogue Toyota (ou Honda.. ou Mazda.. je ne
sais pas... je ne sais plus...), et observer minutieusement le
pare choc admirablement abaissé au point de frôler le bitume alors que
je me dirigeais vers ma propre voiture. Je n'ai pas bien saisi la
suite, mais il m'a semblé comprendre quelques indices. En se relevant,
il poussa quelques cris difficilement audibles à l'adresse de la jeune
femme (terrorisée du coup) au volant. Cris dans lesquels j'ai reconnu
des signes d'une extrème colère, dus apparemment à une éraflure (que je
n'ai pas vue, mais bon, j'ai pas LE coup d'oeil du tuneur) provoquée
par la malheureuse. Alors que je me trouvais dans ma voiture, je
continuais à entendre les hurlements du jeune homme, remonté dans le
véhicule dans lequel se trouvaient également deux jeunes enfants
(s'agissait il d'un papa, d'une maman et de leurs bambins???). J'ai cru
discerner les mots "emmener au garage" "salope" et "m'emmerde"
(l'éraflure devait vraiment être énorme, je les entendais leurs vitres
et les miennes fermées!)
Si j'ai bien reconnu les
causes de cet incident et le cocon familial dans lequel il se
déroulait, je suis perplexe...
On dit que certains
hommes avec le temps en viennent à aimer un amas de métal et de
plastique plus que leurs propre famille. Je ne pensais pas que cette
tendance pouvait s'opérer aussi vite et aussi violemment. Cet homme a
insulté, humilié, terrorisé, menacé sa femme pour une éraflure sur un
pare choc. Devant ses enfants. Devant MOI. Moi je pensais que lorsqu'on
aimait une femme au point de vivre avec elle et de faire la seule chose
qu'on ne peut défaire entre deux êtres (et qui était sur la banquette
arrière) les choses matérielles ne pouvaient qu'être secondaires, voire
insignifiantes (Ok, j'en entends déjà dire "Attends, facile à dire
quand on roule en Skoda, sale prof communiste!" Je ne répondrais rien
d'autre que c'est çui qui dit qui y est d'abord!) Et je souhaite que
cette femme, comme celles trop nombreuses traitées de la sorte, trouve
le courage de dire stop un jour prochain... Les hommes qui trouvent la
lâcheté et l'ignominie suffisantes pour maltraiter un être aussi doux
et fort, aussi fragile et précieux qu'une femme ne méritent rien
d'autre que de vivre dans la médiocrité qui semble finalement tant leur
plaire... (si seulement elle pouvait cesser de déborder sur la vie des
autres...)
Alors je jure à celle qui un jour peut
être me donnera le double bonheur de me rendre heureux et d'accepter de
s'endormir et de s'éveiller dans mes bras que je n'aurai de cesse de
lui donner mon amour, ma tendresse, mes baisers et d'en faire une
princesse dont l'éclat ne sera entaché d'aucune éraflure (même si c'est
sur la portiere et qu'elle enfonce même la carosserie!)
Je vais aller dormir...